Pourquoi la mode made in “Pays en développement” peut elle aussi être un acte d’engagement éthique et solidaire ?

protect our planet

La situation que nous vivons tous aujourd’hui nous pousse à réfléchir au monde d’après ce coronavirus. Allons nous reprendre nos habitudes de consommation ou y aura t il des changements profonds ? L’après Covid-19 sera t il plus responsable ? Plus green ? Plus solidaire ?

Dans une situation aussi imprévue, difficile d’anticiper l’avenir…

Nous avons tous réalisé les limites d’une globalisation de tous les échanges ; qu’ils soient commerciaux, monétaires ou physiques (voyages). Dans ce contexte, la montée du nationalisme est évidente, ce qui a du bon et du moins bon.

Un réel élan de solidarité sera nécessaire pour relancer notre économie française en consommant local, en soutenant les petits commerçants et en achetant made in France.

Ethique

 

Cependant, il y a aussi de nombreuses autres façons de consommer éthique et responsable.
Il n’y a d’ailleurs pas une définition de cette consommation puisqu’elle dépend des valeurs de chacun.

 

 

Dans cet article nous allons nous focaliser sur l’industrie du textile, mais la production et consommation éthique et responsable peut évidemment s’appliquer à tous les secteurs.

Pour revenir sur l’industrie du textile, celle-ci a été quasiment entièrement délocalisée dans les pays en développement à l’heure où nous avions besoin de produire beaucoup et à bas coût.

La crise sanitaire que nous vivons nous démontre effectivement les limites de ce système ultra globalisé et interdépendant.

Mais, pour très bien connaître la situation en Inde dans notre cas, et étant moi même confinée dans ce pays en ce moment, je peux vous assurer que la France n’est pas le seul pays à souffrir de cette situation.

Les conséquences sont en réalité beaucoup plus dramatiques dans ces pays en développement car ils n’ont malheureusement pas la chance d’être aidés par leurs gouvernements.

Pour reprendre le sujet de l’Inde par exemple, ce sont déjà près de 10 millions de personnes qui ont perdu leur emploi depuis le début du confinement juste dans l’industrie du textile.

C’est notamment les annulations ou le report des commandes en cours de production par de grandes marques comme H&M, Inditex, Marks&Spencer, Kiabi…

Au Bangladesh, d’après une étude du magazine Forbes, environ 72% des acheteurs internationaux refusent de payer le prix des matières premières achetées au préalable pour leur production, et 91% refusent de payer la main d’oeuvre pour la confection de ces commandes annulées, entraînant la faillite de leurs fournisseurs.

Alors oui, c’est vrai qu’il y a de nombreux abus dans ces pays, oui l’esclavage moderne existe toujours et l’industrie du textile est particulièrement à pointer du doigt sur ce sujet.

 

Greenwashing

C’est aussi vrai qu’il est facile de s’y perdre avec le greenwashing massif de certaines entreprises.

Cf : Campagne dénonçant le greenwashing par We dress fair

 

 

Mais devons nous pour autant tourner le dos à ces pays au moment où ils en ont le plus besoin ?

Après tout, c’est bien nous qui sommes allés leur demander de produire en masse pour notre consommation. C’est aussi nous qui, par notre consommation, encourageons les marques à produire toujours moins chers.
Et enfin, c’est au détriment de la santé des travailleurs et de leur environnement que sont produits nos vêtements.

De plus, de nombreuses matières premières dont le coton par exemple ne poussent pas chez nous. Qu’on le veuille ou nous, nous resterons dépendants d’autres pays pour cette industrie.
Lorsque l’on parle de mode et de textile, un champ des possibilités immense s’offre à nous. Il y a des artisans aux savoir-faire ancestraux incroyables, des agriculteurs produisant des matières premières dans chaque pays et qui sont fiers de perpétuer leur travail et leurs traditions.

Chez Fibre Bio, l’aventure et notre passion pour les textiles et la teinture végétale ont commencé en Inde et nous en sommes fiers. Ce pays regorge de trésors textiles et les rencontres que nous faisons depuis 2015 sont tellement enrichissantes.

Nous travaillons avec des artisans et des industriels qui ont tous en commun l’envie profonde de travailler de manière éthique en respectant leur environnement.

La mode éthique évolue et fait parler d’elle de plus en plus, et TANT MIEUX. Il faut continuer à en parler, et à encourager les marques qui se développent dans ce sens.

Car c’est en faisant évoluer nos besoins vers des produits de bonne qualité et bien faits que nous encouragerons cette industrie à changer de méthode de production.

Consommer de manière éthique c’est surtout consommer des produits qui respectent des critères sociaux et environnementaux là où ils sont produits.

Alors oui, encourager le made in France est nécessaire mais il est aussi nécessaire de ne pas boycotter les produits made in “pays en développement” qui sont bien faits.

Nous pouvons tous être acteurs du changement dès aujourd’hui.

 

Le temps est venu

 

#letempsestvenu d’agir pour le changement en consommant de manière responsable.

Bon courage à tous et restons solidaires.

Laura

 

 

 

 

 

 

Sources :